Le projet de logement Ecole Notre Dame à Machecoul enterré
Source : courrier du pays de Retz du 9 novembre 2022
Machecoul Saint-Même : de nouvelles fouilles archéologiques enterrent un projet immobilier
Cette fois-ci, le projet de résidence Notre-Dame au cœur de Machecoul est définitivement abandonné. Vilogia met en avant le surcoût de nouvelles fouilles archéologiques à mener.
Le projet de résidence Notre-Dame est abandonné. Vilogia ne construira pas les 37 logements prévus en lieu et place de l’ancienne école privée aujourd’hui démolie, en plein cœur de la ville. Le maire, Laurent Robin, a communiqué l’information lors du conseil municipal du 3 novembre.
Fin octobre, l’aménageur d’habitat social a écrit à la municipalité pour lui annoncer qu’il renonçait totalement à cette opération. La raison : un surcoût lié à des fouilles archéologiques complémentaires, après un premier diagnostic réalisé par l’Institut national de recherches archéologiques en avril dernier.
Des traces de la fortification du château
Le rapport indique la présence sur le site de fortifications du château et d’éléments historiques assez conséquents. La Direction régionale des affaires culturelles (Drac) a donc préconisé de nouvelles recherches. C’est ensuite au maître d’œuvre de dire s’il continue ou pas les travaux.
« Nous avons fait appel à deux archéologues pour estimer les conséquences de ces fouilles en termes financiers et de délai, explique Pascale Hennings, directrice adjointe de territoire à Vilogia. On nous a annoncé des chiffres importants avec un devis entre 800 000 et 1,2 million d’euros. Et au niveau calendaire, trois à cinq années à patienter. Vu les conditions financières et un marché très fluctuant, nous n’arrivons plus du tout à l’équilibre. »
Un équilibre à 3,5 millions d’euros déjà fragilisé par les multiples rebondissements du dossier. Ces difficultés budgétaires avaient été clairement énoncées lors de la négociation pour la vente du terrain en début d’année.
La commune avait baissé à 245 000 € le rachat de la parcelle de 2 900 m2. Une transaction qui n’aura finalement pas lieu, car soumise à la réalisation du projet.
Quel avenir pour ce « terrain vague » ?
Quelque peu dépité, face aux conseillers municipaux, Laurent Robin a dressé le tableau de la situation : « Nous sommes devant une situation où nous avons démoli un bâtiment et maintenant on regrette de l’avoir fait, car on aurait pu transformer ces bâtiments existants en logements. Cela aurait été beaucoup plus simple et cela aurait eu moins d’impacts. On se trouve maintenant devant un terrain vague dont il nous reste à définir ce qu’on va en faire. »
La municipalité a d’ores et déjà pris rendez-vous avec la Drac pour tenter de « sortir positivement » de ce qui ressemble à une impasse.
Il n’est pas encore totalement exclu qu’on puisse construire quelque chose, mais la probabilité pour qu’on y arrive est, je pense, relativement faible. Il se peut très bien que l’ancienne école Notre-Dame devienne un parc public. Ce qui par ailleurs a d’autres vertus, mais voilà…
Laurent Robin, maire de Machecoul Saint-Même
Sans projet immobilier, il n’y aurait pas d’obligation de mener de nouvelles recherches archéologiques.
« Si j’ai bien compris, avance Laurent Robin, il n’y a pas tant de sites en France de cette nature et de cette époque. S’il est si intéressant, on peut imaginer que la Drac sera peut-être prête à financer des fouilles. Pour l’instant, ce n’est que des suppositions. »
Une réflexion sur les futurs projets immobiliers
Bruno Ezequel, élu de l’opposition, s’interroge sur le montant du devis : « Comment on justifie un million d’euros pour des fouilles ? » Cette somme pourrait-elle être revue à la baisse ?
Pour les prochains projets immobiliers, Bruno Milcent, conseiller municipal, anticipe : « Il faudra se poser la question : est-ce qu’on démolit et on prend un risque ou est-ce qu’on rénove à tout prix et on ne prend pas le risque d’arriver à des situations pareilles ? »
Des logements en moins
Pour la densification de l’habitat en centre-ville, il faudra explorer de nouvelles pistes. « C’est une très mauvaise nouvelle par rapport à notre volonté d’offre de logements et par rapport aux huit familles qui s’étaient prépositionnées sur ces appartements, soutient Laurent Robin. Toute cette belle construction, résultat de deux ans de travail de l’équipe précédente et la nôtre, est tombée à l’eau. »