Melle, dans les Deux-Sèvres, doit son importance médiévale à ses mines d’argent, exploitées du VIIᵉ au IXᵉ siècle, qui en firent un centre monétaire majeur du royaume franc sous les Carolingiens. Après l’épuisement des filons, la ville se replie sur des fonctions religieuses, agricoles et administratives. Touchée par les guerres et l’exode rural, Melle valorise aujourd’hui son patrimoine, ses églises romanes et ses anciennes mines, et s’affirme comme une ville culturelle engagée dans la transition écologique.
Dès le haut Moyen Âge, Melle s’impose comme un centre stratégique majeur grâce à ses mines d’argent, exploitées dès l’époque mérovingienne. Entre le VIIᵉ et le IXᵉ siècle, la ville devient l’un des principaux pôles monétaires du royaume franc. L’argent extrait localement permet la frappe de deniers royaux, notamment sous Pépin le Bref et Charlemagne, faisant de Melle un acteur essentiel de l’économie médiévale européenne. Autour de cette prospérité se développent la ville et ses institutions religieuses, illustrées par la construction de remarquables églises romanes telles que Saint-Hilaire, Saint-Pierre et Saint-Savinien.
À partir du Xe siècle, l’épuisement progressif des filons d’argent entraîne un déclin économique. Melle perd son rôle monétaire central mais conserve une importance locale en tant que bourg religieux et administratif. Durant la fin du Moyen Âge, la ville reste sous l’influence des comtes de Poitou et de différentes autorités seigneuriales.
À l’époque moderne, Melle est touchée par les guerres de Religion du XVIᵉ siècle, qui fragilisent la région comme l’ensemble du Poitou. L’activité économique se recentre alors sur l’artisanat, l’agriculture et les fonctions administratives. La ville devient un centre de services pour son territoire rural environnant.
La Révolution française marque une nouvelle étape. Les biens religieux sont nationalisés, et Melle est intégrée à la nouvelle organisation administrative. Elle conserve un rôle institutionnel important au sein du département des Deux-Sèvres. Au XIXᵉ siècle, la ville connaît un développement modéré, porté par l’amélioration des voies de communication et par une petite activité industrielle, sans toutefois accéder à une industrialisation massive.
Le XXᵉ siècle est marqué par les deux guerres mondiales, qui entraînent des pertes humaines et accentuent l’exode rural. Comme de nombreuses communes de taille moyenne, Melle connaît une stagnation démographique. À partir de la seconde moitié du siècle, la municipalité engage cependant une politique de préservation et de mise en valeur du patrimoine, notamment les églises romanes et les anciennes mines d’argent, redécouvertes par les archéologues.
Aujourd’hui, Melle s’affirme comme une ville de patrimoine, de culture et de transition écologique. Les Mines d’Argent des Rois Francs constituent un site touristique majeur, rappelant son rôle historique exceptionnel. Intégrée à la communauté de communes du Mellois en Poitou, la ville mise sur la culture, le développement durable et la qualité de vie pour renforcer son attractivité et affirmer une identité singulière, héritière d’un passé médiéval prestigieux.
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